Dear Zindagi

[Bollywood] Dear Zindagi

Mon premier Bollywood, une jeune femme qui apprend à surmonter ses peurs, une cinématographie magnifique et des réponses criantes de vérité. Retour sur un film humain, réel, moderne et enrichissant.

« Ne laissez pas votre passé convaincre votre présent de ruiner un bel avenir. »

Informations

Titre original : प्रिय जिंदगी
Titre anglais : Dear Zindagi
Pays : Inde
Genres : romance, drame, passage à l’âge adulte
Durée : 150 minutes
Sortie internationale : 25 novembre 2016
Production et scénario : Gauri Shinde
Réalisation : Gauri Khan, Karan Johar, Gauri Shinde
Cinématographie : Laxman Utekar

Synopsis

Kaira, cadreuse prometteuse, rêve de devenir chef-opératrice au cinéma. Cependant, à la suite de désillusions personnelles et professionnelles, elle retourne à contrecœur à Goa, chez ses parents avec qui elle entretient des relations difficiles. Nouvelle victime d’insomnie, elle décide de consulter Jug, un psychologue qui va l’amener à se redécouvrir, à faire la paix avec son passé et à changer sa vision du monde. Dear Zindagi. J’aime ma vie, telle qu’elle est.

Distribution

Bande-annonce

La bande-annonce pour laquelle j’avais craqué est disponible sur le site Allociné avec les sous-titres français. Autrement, voici les cinq bandes-annonces disponibles sur la chaîne YouTube officielle du distributeur, sous-titrées en anglais.

Mon avis sur Dear Zindagi

J’ai visionné dans le cadre du week-end dramanimique. En effet, l’un des défis était de regarder un Bollywood, et c’est donc ainsi que j’ai vécu mon tout premier film du genre ! Ne m’étant jamais intéressée au domaine, je ne savais absolument pas quoi visionner, par quel classique commencer. Je me suis donc fiée au choix et à l’avis de Drama-tique Silve, c’est-à-dire sur un film récent et moderne dont la bande-annonce m’avait bien séduite.

L’histoire d’une fille qui devient femme

Dear Zindagi, c’est l’histoire de Kaira, surnommée Koko, une jeune fille aux grandes ambitions, mais qui apparaît dès le départ comme troublée. Elle nous est présentée comme une cadreuse très prometteuse qui vit de tournage de publicités et de remplacement de dernière minute. La jeune fille rêve de pouvoir réaliser son propre film et cela semble bien parti lorsque son entourage professionnel se rend compte de ses talents. Cependant, elle fait l’expérience d’échecs amoureux et se fait expulser de chez elle par son propriétaire. Elle est donc contrainte de retourner vivre chez ses parents à Goa, où elle se découvre sujette à des insomnies assez sévères. Kaira prend alors la décision de consulter un psychologue, qui l’aidera à découvrir les raisons de son mal-être, à comprendre son propre comportement, à retrouver sa sérénité et sa joie de vivre.

Dans ce film, le téléspectateur voit une jeune femme retrouver la paix avec elle-même. En effet, Kaira est une demoiselle franche et cynique. Elle semble croquer la vie à pleines dents, mais la vérité est tout autre : elle se complique la vie et refuse le bonheur qui lui tend le bras, pleine de peurs et de doutes dont l’origine reste mystérieuse. On découvre une femme qui préfère partir avant d’être quittée, aux dépens de son bonheur présent. En 2 h 30, je me suis attachée à cette femme indépendante et directe, qui cherche à retrouver le sommeil, mais qui va trouver bien plus que cela. L’actrice qui interprète Kaira a su le faire avec brio : naturelle, belle et pétillante, elle fait vivre la jeune femme, dans ses joies comme dans ses peines. Alia Bhatt est magistrale, sa gamme de jeu est très large : pleurs, rires, sourires, déni, fragilité, force, tout a été très juste !

  • Dear Zindagi - Alia Bhatt
  • Dear Zindagi - Alia Bhatt
  • Dear Zindagi - Alia Bhatt
  • Dear Zindagi - Alia Bhatt
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  • Dear Zindagi - Alia Bhatt
  • Dear Zindagi - Alia Bhatt
  • Dear Zindagi - Alia Bhatt

Un personnage principal finalement plutôt secondaire

Celui qui va marquer un tournant dans la vie de Kaira, c’est le Dr Jehangir Khan, surnommé Jug. Il va lui ouvrir en douceur les portes sur son passé pour que la demoiselle puisse vivre au présent. Si, au départ, tout se déroule de façon formelle dans un cabinet, le public tout comme Kaira se rend compte que ce médecin est tout sauf conventionnel. Le voyage thérapeutique de la jeune fille commence avec les anecdotes et les métaphores de Jug, et alors qu’ils progressent dans ce voyage, Jug va l’amener en d’autres lieux et lui apprendre à ouvrir les yeux sur son monde. Il est assez attendrissant de voir s’installer la relation de confiance entre Kaira et Jug, ce qui peut sembler au départ incroyable vu les mécanismes de défense présentés par la jeune fille.

Jug a beau être un pivot dans la vie de l’héroïne, il n’en reste pas moins un personnage secondaire, car en fin de compte, on ne le connaît pas. Si le film nous permet d’esquisser cet homme, d’entrapercevoir ce qu’il cache, cela s’arrête là. C’est le médecin que nous apprenons à connaître, et non l’homme qui se cache derrière. Cela peut être frustrant, mais finalement, c’est également une des forces du film : c’est vraiment l’histoire de Kaira qui est contée, sans dispersion, sans diversion. Tout ce qui l’entoure n’est là que pour illustrer sa vie, ses problèmes, mais aussi son avancée. Ainsi sont justifiées toutes les questions sans réponse qui subsistent une fois le film terminé, car elles ne concernent que les autres personnages.

Quant à l’acteur Shah Rukh Khan, son rôle clé est joué sans prétention et avec sobriété. Pas de fanfare, pas d’artifice, c’est posé, c’est maîtrisé. Le charisme dégagé par l’artiste est impressionnant !

Un entourage secondaire, anecdotique mais important

La jeune Kaira est entourée par des parents avec qui les relations sont difficiles, un petit frère qu’elle adore, des amis loyaux et des hommes qui ont succombé à son charme. Ils représentent tous une facette importante de la vie de Kaira : son rôle de fille rebelle, de grande sœur, d’amie, de petite amie. Ce qui est rafraîchissant, dans Dear Zindagi, c’est que le film balaie les clichés sur les romances, car l’enjeu se trouve ailleurs. Les hommes de sa vie ne servent qu’à représenter l’incapacité de Kaira à s’investir dans une telle relation. Au contraire, ce sont les amitiés qu’elle entretient avec une poignée de personnes qui lui permettent de redevenir elle-même : insouciante et réelle, en confiance. Son côté honnête et aimant est révélé lorsqu’elle est avec son frère Kiddo, un personnage plus important qu’il n’y paraît. Un entourage qui semble donc vaste, mais qui est en réalité restreint. Parfois en orbite, il apporte surtout un éclairage certain sur la vie de l’héroïne.

De nombreuses leçons de vie

Pour certains, le film pourrait peut-être se montrer ennuyeux, peu original ou encore sans intérêt. En ce qui me concerne, ce fut une vraie claque. Les leçons de vie, majoritairement prodiguées par Jug, on les apprend en même temps que Kaira, qui va doucement ouvrir les yeux sur elle-même et le monde qui l’entoure. En effet, le public suit la progression de l’héroïne, mais grandit aussi en même temps qu’elle. Alors qu’elle semble avoir perdu son chemin, le téléspectateur ne comprend pas non plus ce qui se passe : l’objectif du film reste assez vague durant la première heure de visionnage. C’est lorsqu’elle décide de commencer à se prendre en main que le public discerne petit à petit ce que le film essaie d’inculquer.

Dear Zindagi fait réfléchir sur certaines questions sociales et importantes. Les réponses dispensées dans ce film ont résonné en moi sans même que je ne sois pourtant concernée par ces questions. J’ai trouvé très pertinents les anecdotes utilisées et les conseils fournis par le psychologue. Aujourd’hui, je vois certaines choses sous un autre point de vue et j’ai dans mon arsenal de nouvelles métaphores pour les sessions entre meilleures amies. Certaines lignes sont inestimables, notamment en ce qui concerne les chaises et les relations (comprendront ceux et celles qui auront vu le film).

D’autres thèmes intéressants sont également abordés dans le film : la vision qu’a le monde de la psychologie (« docteur de la tête ») ou encore l’importance de la réussite scolaire et professionnelle. Dear Zindagi offre un aperçu de ces problématiques, mais elles ne seront pas étudiées en profondeur. En effet, le film tire d’elles les conséquences qu’elles ont sur Kaira, mais n’est pas là pour développer ces grandes questions.

Une cinématographie et une bande-son magnifique

N’ayant jamais vu de Bollywood, je ne saurais dire si le paysage observé dans Dear Zindagi est particulièrement magnifique ou s’il est naturel pour le genre. En tant que nouvelle initiée, j’ai trouvé le cadre merveilleux, sur terre comme sur mer. La photographie et la réalisation sont vraiment sublimes. Les couleurs sont également bien choisies : sombres et explosives lorsque Kaira est perdue, chatoyantes et lumineuses lorsqu’elle se retrouve. Cela donne un ensemble qui régale les yeux.

Enfin, peut-on parler d’un Bollywood sans aborder les musiques qu’il met en scène ? J’en doute fort. Cela dit, j’ai absolument adoré les musiques que j’ai entendues. D’une part parce que les paroles étaient vraiment adaptées aux situations. D’autre part en raison des mélodies qui m’ont vraiment plu. J’ai eu un coup de cœur pour la chanson Love You Zindagi de Jasleen Royal et Amit Trivedi, que je trouve absolument rafraîchissante et pleine de vie. Je vous laisse découvrir la bande-son complète si vous en avez envie, avec cette vidéo de 30 minutes qui ne comporte aucune scène du film, donc zéro spoil.

Un titre à l’image du film

Le titre est un mélange d’anglais et d’indien, à l’image du langage parlé dans le film. De plus, le titre traduit en français donne « Chère vie » : un titre très pertinent considérant le contenu du film. En effet, il s’agit d’une ode à la vie, qu’il nous faut vivre à fond. Profitons des moments présents malgré les douleurs passées, allons toujours de l’avant, avec le sourire.

Conclusion

Pour un premier Bollywood, c’est réussi ! Coup de cœur pour ce film sur la vie, que j’ai trouvé très juste. L’histoire est contée tout en sobriété, sans artifice et avec de très belles performances. C’est plutôt fluide, tant au niveau narration qu’en cinématographie et j’ai fait de belles découvertes musicales. Un seul regret : les enjeux du film mettent un peu trop longtemps à apparaître. De plus, certains thèmes restent inexplorés, mais cela est compréhensible dans la mesure où c’est seulement l’histoire de l’héroïne qui est contée, sans dispersion. Je range Dear Zindagi dans la boîte des petits bijoux auxquels on ne s’attend pas.

2 réflexions sur « [Bollywood] Dear Zindagi »

  1. Hello!
    Je suis bien contente que le film t’ait plu 🙂 . On a un avis globalement similaire, je dois dire que j’ai beaucoup apprécié « Dear Zindagi ».
    Du coup, je vais probablement m’intéresser à la filmographie des deux acteurs principaux, il y a l’air d’y avoir des choses sympa.
    Merci pour ce joli article^^.

    Aimé par 1 personne

    1. Coucou ! Oh oui, je n’ai absolument pas regretté d’avoir suivi ton choix. Ce film est une belle pépite ! Je te suivrai probablement dans ton exploration hahaha. Même si on me pousse déjà à voir Devdas (faut que j’investisse dans des boîtes de mouchoirs, m’a-t-on dit) et un ou deux autres Bollywood. Si j’ai bien compris, il y aura toujours presque une chance sur deux de tomber sur Shah Rukh Khan qui règne un peu en roi en ce qui concerne le Bollywood.
      Bises ♥

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